Histoires et Contes

 

 

 

Quatre aveugles s'assemblèrent un jour pour examiner un éléphant.

Le premier toucha la jambe de l'animal et dit : "L'éléphant est comme un pilier."
Le second palpa la trompe et dit : "L'éléphant est comme une massue."
Le troisième aveugle tâta le ventre et déclara : "L'éléphant est comme une grosse jarre."
Le quatrième enfin, fit bouger une oreille de l'animal et dit à son tour : "L'éléphant est comme

un grand éventail."
Puis ils se mirent à se disputer sur ce sujet.

Un passant leur demanda la raison de leur querelle ; ils la lui exposèrent et le prirent comme
arbitre.
L'homme déclara : "Aucun de vous n'a bien vu l'éléphant.


Il n'a pas l'air d'un pilier mais ses jambes sont des piliers ;
il n'a pas l'air d'un éventail, mais ses oreilles éventent ;
il n'a pas l'aspect d'une jarre, c'est son ventre qui y ressemble ;
il n'est pas une massue, c'est sa trompe qui est semblable à une massue.
L'éléphant est une combinaison de tout cela : jambes, oreilles, trompe et ventre."

Ainsi se querellent ceux qui n'ont vu que l'un des aspects de la Divinité.

 

Le champ de patate

Un vieillard, qui vivait seul en Afghanistan, voulait planter ses
patates au jardin, mais c'était un travail très pénible car il lui
fallait retourner toute la terre. Ahmid, son fils unique, qui 
habituellement l'aidait pour cette tâche était en prison à Guantanamo.
Le vieil homme écrit donc une lettre à son fils dans laquelle il y 
décrit sa situation difficile.
Cher Ahmid, 
Je me sens très malheureux parce qu'il me semble bien que cette année
je ne serai pas capable de planter mes patates au jardin. Je suis trop
vieux pour pouvoir creuser et retourner la terre du carré de jardin. Si
 tu étais ici, tous mes problèmes seraient résolus. Je sais que tu 
creuserais et retournerais la terre du carré pour moi.
Avec amour, Papa 
Quelques jours plus tard, il reçut une lettre de son fils :
Cher papa,
Pour l'amour du ciel, papa, ne creuse pas dans le jardin, c'est là que
j'ai enterré les kalachnikov. Avec amour,

Ahmid
À 4h , le matin suivant, une nuée d'agents du FBI arrive et ils se 
mirent à creuser tout le carré du jardin sans trouver aucune arme.
Dépités, ils s'excusèrent auprès du vieillard et quittèrent les lieux.
Le même jour, le vieil homme reçut une autre lettre de son fils :
Cher Papa,
Vas-y, maintenant, tu peux planter tes patates. C'est le mieux que je
pouvais faire dans ces circonstances. Avec amour, Ahmid"